mercredi 26 novembre 2014

The Heroes of the Death: Chapitre 37

Coucou, chers lecteurs!
On se retrouve aujourd'hui pour le Chapitre 37 de The Heroes of the Death! Vous remarquerez que j'ai mis moins de temps à publier la suite, cette fois-ci... Esperons que ce rythme de parution dure. 
Bonne lecture!

Chapitre 37

Un silence tendu s’abattit sur la salle. Tenant sa lame affilée d’une main, Siphano menaçait l’inconnu aux flammes noires. Sa main tremblante serrait de toutes ses forces la seule arme qu’il avait pour tenir tête à cet homme. Il avait entre ses mains la vie de son adversaire. D’un seul geste, il pouvait le tuer. Pourtant, il hésitait. Il avait déjà commis un meurtre par le passé. La peur de revivre ce sentiment de culpabilité le dévorait. Tentant de maîtriser sa crainte, il appuya un peu plus fort contre le dos de son ennemi. Celui-ci répondit par un grognement agacé. L’homme se retourna d’un coup, empoignant l’épée de ses deux mains. Il arracha l’arme des mains du Guerrier et la lança au loin, puis se jeta sur le jeune homme surpris, une flamme féroce brillant dans ses yeux. Siphano tomba sous son poids, s’écrasant au sol. Il tenta de riposter par un coup de poing, mais de longues griffes poussèrent aux doigts de son ennemi et se plantèrent violemment dans ses épaules, pénétrant sa chair. Il hurla, se débattant avec fureur et tentant de se défendre, mais le joueur évitait chaque attaque maladroite et continuait de le griffer, déchirant sa peau comme du papier. Le Guerrier criait, une lueur apeurée dans le regard, la douleur lui empêchant toute réflexion. Il sentait ses immenses plaies brûler atrocement et voyait le sang écarlate s’écouler de tous ses membres écorchés, formant un miroir vermeil sur le sol. Telle une bête enragée, son adversaire enchainait coup sur coup, arrachant des plaintes de souffrance à Siphano.
Au fond de la salle, Bianca fixait, le regard vide, le cadavre de Léozangdar. Elle n’entendait pas les cris désespérés de son ami, ni les bruits de la lutte. Plus rien n’existait pour elle. Elle avait tout perdu. Devant elle gisait, inanimé, ce sur quoi elle avait basé tous ses espoirs. Il était mort, emportant avec lui la lumière et le bonheur. Il était mort, se sacrifiant pour elle. Les larmes coulaient abondamment sur le visage de la belle Mage. Elle posa son front contre son torse, hoquetant, les mains serrant ses épaules livides avec la force du désespoir. Elle pleurait en silence et ses yeux ne reflétaient plus aucune émotion, se voilant d’une brume grise. Oubliés ses autres amis. Oubliée la fin du jeu. Sans lui, plus rien n’avait d’importance. Elle ne voulait plus de sa vie.
Siphano haletait, le visage en sang, s’opposant toujours à son ennemi avec ses dernières forces. Ses coups étaient lents, impuissants, et ses bras striés de blessures ne lui obéissaient presque plus. L’autre joueur s’était calmé, regardant sa proie essayer pitoyablement de s’en sortir. Il se délectait de ce spectacle ridicule, pesant sur le corps de la pauvre victime et l’appuyant contre le sol. Pourtant, une voix résonnait dans son esprit, tentant d’écraser l’hymne de vengeance qui jouait sans cesse dans sa tête. Elle murmurait des paroles douces, demandait la paix.
Ne lui fais pas de mal. Rappelles-toi, Xef. Rappelles-toi de lui.
Il fronça les sourcils poussant des grognements presque bestiaux, voulant couvrir ces horribles appels. Il ne connaissait pas ce jeune homme. Cette voix ne lui disait rien. Ces yeux ne lui étaient pas familiers.
Si. Regarde ces prunelles saphir. Regarde ce garçon que tu as toujours admiré. C’est…
L’homme rugit, les mains plaquées sur ses oreilles. Secouant la tête et fermant ses yeux, il se battait contre ces idées paisibles. Profitant de sa déconcentration, le Guerrier repoussa le joueur et roula maladroitement sur le sol, à bout de souffle. Voulant se relever, il chancela quelques instants puis retomba contre terre, faible et vulnérable. Xef, qui était redevenu maître de lui-même, se jeta à nouveau sur lui, prêt à mettre fin au supplice du joueur. Il planta son regard flamboyant dans les yeux mi-clos de sa victime, la retenant par le cou. Alors qu’il allait enfoncer ses fines griffes dans la gorge de Siphano, la voix ressurgit, plus forte que jamais.
Ne fais pas ça ! Tu sais qui il est ! Pense à ton ancienne vie ! Pense à ton frère de cœur !
L’homme se pétrifia en entendant sa dernière phrase. Son regard aussi noir que la nuit s’éclaircit, s’approchant de sa couleur bleutée d’antan. Il lâcha sa proie, un air effaré sur le visage, et recula, désorienté. Cela ne pouvait pas être…
« J-J… Ju… Julien ? »
Une lueur apparut dans les yeux presque éteints du Guerrier. Ses sourcils se froncèrent légèrement, alors qu’il relevait faiblement la tête. Puis, un murmure traversa ses lèvres, ses poings se serrant :
« Fr… an… çois… »
Xef s’affaissa en entendant ce prénom. Son prénom. Tous ses membres se mirent à trembler et il continua de fixer Siphano avec détresse. Comment pouvait-il lui avoir infligé autant de mal ? Ce garçon était son ami de toujours, son guide quand tout s’écroulait autour de lui. Ils se connaissaient depuis la maternelle, ils étaient comme des frères, inséparables et liés pour l’éternité. Soudain, une terrible douleur l’élança à la tête. Il se recroquevilla, étouffant un râle de souffrance.
TUES-LE ! TUES-LE ! cria une partie de sa conscience.
« NON ! hurla-t-il, se débattant toujours avec lui-même. »
De grosses gouttes salées coulèrent le long des joues de Xef qui gardait le regard rivé sur le sol. Ses ongles étaient enfoncés dans ses cuisses alors qu’une bataille faisait rage dans son esprit. Il ne comprenait plus rien, au bord de l’évanouissement. Il ne faisait qu’entendre diverses voix, ressentant la colère, la tristesse et la honte à la fois. Le Voleur avait l’impression que quelqu’un tentait de le forcer à penser d’une certaine façon, mais il ne parvenait pas à distinguer les idées venant de l’extérieur de celles qui lui appartenaient. Poussant des gémissements impuissants, il posa ses yeux sur le Guerrier qui se vidait de son sang, puis se baissa vers lui. Ses prunelles étaient désormais presque bleues et la lueur vengeresse qui y brillait s’effaçait lentement. Il écarta délicatement la mèche de cheveux poissée de sang du visage de Siphano, puis sortit une potion de soin, dont il fit couler le liquide dans la gorge du garçon aux yeux saphir.
Siphano observait son ancien ami avec incompréhension. Il ne savait plus comment réagir. Ses paupières lourdes s’allégèrent soudainement et il sentit la substance bienfaisante se répandre dans ses veines alors que les nombreuses blessures se refermaient. L’effet soignant s’arrêta un peu avant d’avoir guérit complétement le corps, mais le Guerrier était enfin capable de se relever. Il voulut parler mais le Voleur lui fit signe de se taire et murmura d’une voix épuisée :
« Va-t’en. Prends cette fille et enfuis-toi. Et ne croise plus jamais ma route. »
Siphano hésita. Pouvait-il vraiment laisser son ami d’enfance ainsi ? Mais une flamme malveillante résistait au fond de son regard. Etait-il digne de confiance ?
« Casse-toi, je te dis. Tu veux vraiment mourir ?! »
Son ton était menaçant et dissuada le Guerrier de se poser plus de questions. Il se leva et alla précipitamment vers Bianca, pendant que Xef sortait de la grotte en courant. L’homme jeta un dernier regard plein de regrets vers son ami qui s’occupait de la Mage, puis se retourna et s’enfuit.
Le garçon aux yeux saphir s’était accroupi aux côtés de la jeune fille et la regardait, cherchant comment la rassurer. Mais elle était toujours plongée dans la contemplation de l’épaisse flaque vermeille, les larmes continuant de couler sans qu’elle paraisse s’en rendre compte. Elle était immobile, semblable à un fantôme, dénuée de tout sentiment. Vide. Elle paraissait vide. Une statue. Un corps que la vie semble avoir quitté. Siphano s’approcha d’elle et posa sa main sur son épaule, déclarant d’une voix douce :
« Nous devons sortir d’ici, Bianca. C’est dangereux. »
La Mage ne réagit pas. Son sort lui était indifférent. Tout avait l’air futile, désormais. Cet inconnu avait raison. Elle était devenue ruine, épave abandonnée et dévastée. Pourquoi continuer à se battre alors que l’on n’avait plus de but à poursuivre ? A quoi servait le combat s’il n’y avait pas d’idéal à sa fin ? La vengeance n’était pas une raison pour résister. Ce n’était que la justification des humains aveuglés par la haine. Et elle ne faisait pas partie de ceux-là. Elle voulait se transformer en ange. Rejoindre son amour perdu. Revivre dans un autre monde. Mais pour cela, il lui fallait quitter celui-ci. Se laissant s’écrouler sur le sol, s’allongeant dans la flaque de sang encore chaud, elle ferma les yeux. Abandonner. Tout lâcher.
« Bianca. Nous devons rejoindre les autres. »
Cette voix aussi devait disparaitre. La paix. Voilà ce qu’elle recherchait. La tranquillité de la mort. C’était tout ce qu’elle demandait.
« S’il te plait… Nous allons survivre. Ensemble. Je te protègerais pour toujours. »
Il ne comprenait pas. Il ne la comprendrait jamais. Elle voulait qu’il se taise.
« Tu ne me laisse pas de choix, Bianca. »
Attrapant la jeune femme dans ses bras, Siphano la prit contre lui et se releva. Il se mit en marche vers le Palais des Mers, portant cette fille si légère et si frêle qu’elle paraissait pouvoir se briser à tout instant, telle une figurine de porcelaine. La belle Mage ne résista pas, la force l’ayant quittée. Le Guerrier pouvait bien faire ce qu’il souhaitait de son corps. Quelle importance de toute façon ? Elle ne sentait plus rien. Elle n’entendait plus rien. Les yeux clos, elle avait oublié ses sens et attendait que la mort vienne l’accueillir dans son doux royaume silencieux. 

J'espère que ce texte vous a plu! Alors, vous vous attendiez à ce que ce soit le Guerrier qui vienne les sauver et que le combat prenne cette tournure? N'hésitez pas à mettre un commentaire pour me dire ce que vous en pensez.
Voilà l'illustration du chapitre, j'ai dessiné la scène finale, au moment où Siph prend Bianca dans ses bras:
 
J'espère que vous avez aimé l'article du jour!
Besoux et à la prochaine! <3

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samedi 22 novembre 2014

The Heroes of the Death: Chapitre 36

Helloow!
J'ai enfin terminé de rédiger le Chapitre 36 de THTD! C'est un chapitre qui me plait beaucoup, j'espère que vous prendrez plaisir à le lire!
Bonne lecture!

Chapitre 36


Le soleil se levait sur l’océan du monde aquatique. Les sombres eaux de la mer s’éclaircissaient, laissant passer les rayons dorés par les fenêtres du majestueux Palais. Dans l’une des chambres, une silhouette menue était étendue sur son lit, ses cheveux blonds formant une couronne autour de son visage fin. Elle dormait d’un sommeil paisible que rien ne paraissait pouvoir troubler, belle et immobile. Soudain, le doux silence fut brisé par le grincement d’une porte qui s’ouvre, puis des bruits de pas retentirent, s’approchant du lit de la jeune fille. Une main caressa délicatement sa joue et une voix l’appela tendrement :
« Réveille-toi, Bianca… »
Le garçon aux yeux d’émeraude passa sa main dans les longs cheveux de la Mage, murmurant son nom pour l’éveiller. Celle-ci papillonna des yeux, les ouvrant lentement et posant un regard ensommeillé sur le jeune homme.
« Lé… Léo ? Que fais-tu ici ?
Un sourire mystérieux se dessina sur ses lèvres, et, aidant la jeune fille à se relever lentement, il déclara :
« Joyeux anniversaire, Bianca. J’ai une petite surprise pour toi. Je voulais te la montrer avant que tous les autres ne se lèvent. »
La Mage du Soleil ouvrit de grands yeux, étonnée. Elle avait complétement oublié son anniversaire avec tous ces évènements. S’asseyant brusquement sur son lit, elle se plaça face à Léozangdar.
« Une surprise ? C’est quoi ? 
Le Mage de la Lune rit.
-        Suis-moi. Elle n’est pas dans le Palais. Nous avons un peu de chemin à faire. »
D’un bond, Bianca sauta hors du lit, impatiente de découvrir son cadeau. Léo lui attrapa la main en riant et la guida hors du château en courant. Les deux Mages, le sourire aux lèvres, paraissaient avoir oublié le monde dans lequel ils se trouvaient. S’élançant main dans la main, comme des enfants, dans le magnifique décor océanique, ils ne pensaient plus à rien. Simplement heureux d’être ensemble.
Après une longue distance, le jeune homme ralentit enfin, s’approchant d’une barrière d’immenses rochers d’un rose terne.
« Mais… Nous avons atteint la limite de la map, Léo ! Qu’est-ce que nous faisons ici ?
-        J’ai découvert un petit secret en me promenant dans ce monde. »
Le garçon plaça sa paume contre la roche, marmonnant les paroles d’un sort. Soudain, une immense entrée se tailla dans la pierre, laissant un passage aux deux Mages. Prenant à nouveau la main de sa compagne, Léo s’avança vers la sombre grotte. Bianca paraissait suspicieuse à l’idée d’entrer dans un endroit aussi obscur, mais se laissa faire. 
Musique pour accompagner la lecture: https://www.youtube.com/watch?v=aW4pOlX43Ek
Tout à coup, elle sentit le poids de l’eau quitter ses épaules, l’air revenir à ses poumons. Elle ouvrit les yeux, découvrant une immense et magnifique salle. Tous les murs et le sol étaient couverts de cristaux transparents dans lesquels se reflétait la lumière du soleil qui venait d’une petite ouverture donnant sur le ciel. La grotte brillait de mille feux et ses longues parois paraissaient être constituées de milliers de morceaux de miroir. Au fond de l’éclatante salle se trouvait une cascade à l’eau pure et claire, sur laquelle la douce lumière dorée se mouvait et prenait des teintes bleutées. Le léger clapotement de l’eau contre les pierreries, faisait résonner une belle mélodie cristalline dans la caverne. Le Mage de la Lune attira son amie vers l’eau chantante. Celle-ci remarqua, au fond du lac que formait la cascade merveilleuse, de minuscules créatures marines de toutes sortes qui brillaient comme milles trésors. L’une aussi rouge qu’un rubis, l’autre aux couleurs ambrées, et encore un qui avait une teinte de jade.
« Comme ses yeux » pensa Léo.
Le vent qui passait par l’ouverture au-dessus d’eux se glissait entre les cristaux étincelants, sifflant un chant paisible. Tout n’était que sérénité et paix dans ce sanctuaire flamboyant.
Les yeux de Bianca brillaient, animés d’une lueur d’émerveillement et de joie. Son regard glissait sur chaque détail de la cavité, paraissant vouloir imprimer cet endroit dans son esprit à tout jamais.
Le garçon aux yeux d’émeraude lui prit les mains et la fit s’assoir au bord du lac miroitant. La jeune fille voulut ouvrir la bouche pour le remercier, mais il posa son index sur ses lèvres, sortant une petite boite décorée de son inventaire. Il la plaça entre les paumes de la belle Mage, chuchotant :
« Voilà ton cadeau, ma chère. »
Ses paroles résonnèrent entre les murs de la grotte, couvrant un instant la mélodie de la nature. Bianca ôta lentement le couvercle, puis sortit un bijou resplendissant du coffret. C’était un collier délicat auquel était enfilé un pendentif en forme de soleil ocre dans lequel était dessinée une lune d’argent. Les signes respectifs des deux Mages. Léo prit le bijou de ses mains et le noua à son cou, un sourire enchanté aux lèvres. La jeune fille paraissait au bord des larmes, son bonheur effaçant tous ses autres sentiments. Elle se jeta sur le garçon, le serrant contre elle.
« Merci… C’est tellement… gentil.
-        Laisse-moi d’abord t’expliquer à quoi te sert cet objet.
La Mage se détacha de lui, intriguée. Léozangdar sortit un deuxième pendentif identique de son inventaire et le mit à son propre cou.
-        À présent, nous sommes unis, Bianca. Ces colliers forment un lien entre nous deux et allie notre puissance et nos pouvoirs. Tu pourras utiliser tous mes sorts, et moi, les tiens. De plus, tu peux puiser dans ma jauge de pouvoir, si tu manques de magie pour utiliser longuement un enchantement, par exemple. C’est comme si nous étions chacun un même avatar, qui possède le double de ses capacités magiques.
-        Mais… C’est incroyable ! Tu as dû payer une fortune pour ces items !
Le jeune homme glissa sa main sur la joue de Bianca.
-        Tu m’as appris qu’on ne comptait pas, quand on offrait un cadeau à ses amis. Tu es plus importante que tout au monde pour moi. »
La Mage rougit, détournant le regard, gênée. Mais le garçon, se relevant, attrapa sa main et déclara :
« M’accorderiez-vous une danse, mademoiselle ? »
La jeune fille devint presque écarlate, mais se leva avec l’aide de son ami. Celui-ci entonna à voix basse un sort, qui fit vibrer tous les cristaux, les éclairant d’une merveilleuse lumière argentée et faisant résonner dans la salle une nouvelle musique cristalline, plus forte cette fois. Une triste ballade retentit, emportant les deux joueurs dans une danse lente et harmonieuse. Léozangdar posa une main sur la hanche de Bianca, puis, de son autre main, glissa ses doigts entre ceux de la belle Mage. Celle-ci se rapprocha de lui, tenant timidement son épaule. Le jeune homme la fit tourner doucement, guidant ses pas, et l’étreignant avec précaution, comme si elle était faite de cristal. Les deux danseurs tournoyaient gracieusement, ne paraissant qu’effleurer le sol. Il l’éloignait de lui, parfois, mais sans jamais la lâcher, de peur qu’elle ne s’envole. Tels deux anges, ils se mouvaient avec fluidité et légèreté, comme si cette valse n’aurait jamais de fin.
Puis, soudain, Léozangdar s’arrêta, retenant la jeune femme dans ses bras. La serrant contre lui, il approcha son visage du sien et, alors qu’il touchait presque ses lèvres, il murmura :
« Je t’aime, ma Bianca. Tu es toute ma vie, ma seule lumière. Tu es ma raison de vivre. »
Son amie resta bouche bée, son visage s’empourprant. Le Mage s’approcha encore, puis posa ses lèvres contre les siennes, les yeux mi-clos. La jeune fille se figea, gênée, puis, répondant à son baiser, elle noua ses mains autour de sa nuque. Alors qu’il bougeait doucement les lèvres, se délectant de ce tendre baiser, le garçon se mit à caresser sa longue chevelure dorée. En cet instant magique, tout disparut autour d’eux. Il n’y avait plus que ces deux amoureux, se dévorant de leur regard vert. De leurs corps collés l’un contre l’autre paraissait irradier une aura féerique. Bianca se sentait transportée dans un autre monde, oubliant tous ses soucis, tout ce qui l’attendait encore, profitant juste de ce moment d’une douceur inouïe. Alors elle ferma ses paupières, savourant ces lèvres ensorcelantes.
Puis, un cri retentit. Déchirant. Douloureux.
Elle se sentit brutalement arrachée à la douce étreinte, heurtant le sol avec violence. Ouvrant les yeux, elle vit Léozangdar tomber devant elle, s’affaissant tel un corps sans vie. Il se recroquevilla sur lui-même, poussant de piteux gémissements, alors que sa peau prenait une teinte violacée. Sa chair se fripa, de fines rides apparaissant sur son corps, et ses veines bleues ressortirent, prêtes à éclater. La jeune femme se mit à trembler, le regard fixé sur son amour se fanant tel une fleur, paralysée par la peur et l’incompréhension.
Mais une voix sombre et malveillante parvint à ses oreilles, écrasant la mélodie de cristal :
« Tu ressent la même peine que moi, n’est-ce pas ? Tu as vu comme cela fait mal ? Il souffre, il meurt, et tu es impuissante, perdue. Ton amour va te brûler de l’intérieur, dévaster ton esprit, puis t’abandonnera, ne laissant que des ruines hantées par les souvenirs. Tu le sens déjà s’attaquer à toi, t’arrachant le cœur et la raison. Et je vais l’aider à te détruire. Comme le méritent tous les infâmes humains de ce monde. »
Un homme s’avança, apparaissant aux yeux de la Mage, ses cheveux blonds cendrés s’agitant autour de son visage, semblables à des serpents. Son regard, aussi noir que la nuit, ne reflétait plus aucune lueur, seule une flamme cruelle brillait, teintant ses pupilles de violet. Un sourire figé et féroce déformait son visage, ajoutant à ce être inquiétant un air presque démoniaque. Une aura sombre et brumeuse l’entourait, s’élevant de chacune des traces de pas brunies qu’il laissait sur le sol, comme s’il brûlait tout ce qu’il touchait.
La jeune femme comprit immédiatement qu’elle n’aurait aucune chance contre ce joueur. Elle leva les bras, se couvrant, elle et son chéri, d’un bouclier de flammes orangées.
« Ignis clypeo ! »
Puis, elle baissa le regard vers Léozangdar et marmonna le sort de soin, utilisant toutes ses forces pour maintenir les deux enchantements en même temps.
« Cura, Salvum, Sanitas…»
L’homme ténébreux éclata de rire. Un rire malfaisant, sadique, sonnant comme le cri des hyènes. Il déclara de sa voix qui devenait toujours plus grave et menaçante :
« Tu es perdue, pauvre Mage. Personne ne m’échappe jamais. »
Agitant ses doigts en direction de Bianca, il formait lentement une boule de pouvoir obscure. Il la lança sur le bouclier de feu, maintenant son attaque, une cascade de force noirâtre qui s’acharnait sur la faible protection. La jeune fille serra les dents, tentant de renforcer son bouclier sans cesser de guérir Léo. Une goutte de sueur coula le long de sa tempe, alors qu’elle voyait ses points de magie diminuer à une rapidité incroyable. Même alliée à celle du Mage de la Lune, sa magie ne pouvait maintenir deux sorts en même temps à une telle puissance. Bientôt, elle devra puiser dans ses points de vie pour supporter le pouvoir de cet homme.
Fermant les yeux, elle se concentra. Chaque parcelle de son corps étincelait de sa magie enflammée. Elle devint la puissance même, la magie incarnée, oublia tout ce qui l’entourait. Néanmoins, elle se sentait faiblir, repoussée bien trop rapidement par les pouvoirs de cet inconnu. Il n’y avait plus d’espoir, à moins d’abandonner Léo. Et cela, elle ne pouvait se le permettre.
Soudain, elle sentit une main la toucher mollement. Puis, une voix défaillante, plus faible qu’un murmure lui chuchota :
« Lai…sse… moi… mourir… »
La Mage du Feu secoua la tête, incapable de parler sous l’effort. Jamais, elle ne le laisserait tomber. Autant mourir elle-même si c’était pour sauver la vie de Léo. Mais le joueur insista, mettant toute sa force dans sa voix qui déraillait.
« Bian…ca… Arrête… Sau…ve… toi…»
Chaque syllabe lui coutait un râle de souffrance, le secouant de spasmes violents. Il sentait ses membres s’assécher et sa peau se tendait jusqu’à le faire hurler. Mais elle devait survivre. Et il supporterait toutes les douleurs pour cela. Léozangdar savait pertinemment que jamais elle ne l’abandonnerait, mais cela mettait sa vie en danger. Il devait donc l’y obliger.
Il se traina péniblement contre la terre, tentant d’agripper le sol glissant et lisse. Devant ses yeux, à quelques mètres, se trouvait ce qu’il cherchait, brillant et aiguisé. Sa frêle main se referma sur l’objet, se blessant contre sa pointe coupante, puis l’approcha de son visage. L’éclat de cristal transparent brillait, sali par le sang vermeil. Le jeune homme ferma les yeux, toujours grimaçant, et ramena la pierre contre son torse, pointant son sommet acéré vers lui. D’un geste, l’hésitation ayant quitté ses traits, il l’enfonça dans son cœur, serrant les dents pour ne pas hurler. Son corps fut pris de ses dernières convulsions, ses mains relâchèrent son arme et, un gémissement d’agonie traversant ses lèvres, ses muscles se détendirent alors qu’un mince filet de sang s’échappait de sa bouche.
Bianca continuait de maintenir ses sorts, complètement déconnectée de la réalité. Mais elle remarqua soudain qu’elle ne dirigeait sa magie que vers du vide, sans ressentir de présence vivante à ses côtés. Ouvrant les yeux avec affolement, elle posa son regard angoissé sur le corps étendu du Mage de la Lune. Celui-ci restait immobile, un fleuve écarlate glissant sur son torse nu. La jeune fille resta pétrifiée, puis se jeta sur le cadavre, éclatant en sanglots. Elle hurla, laissant sa concentration et son bouclier de feu voler en éclats.
« LÉO ! LÉO ! NON ! »
L’homme ténébreux n’attendit pas un instant de plus, il rassembla toute sa puissance, la braquant sur sa proie. Il avait encore gagné. Alors que le torrent de flammes sombres s’élançait sur sa victime, il sentit la pointe d’une épée appuyer sur son dos, le figeant, lui et son pouvoir destructeur.
« Arrêtez-vous immédiatement ! »
Cette voix. Il la connaissait.
Mais à qui appartenait-elle ?

Un petit peu de suspense pour la fin, ca ne vous dérange pas? ^^ Mais, avez-vous réellement pensé que je laisserais ce couple joyeux en paix? Ce serait mal me connaître... 
Voici le dessin du jour, une illustration représentant Bianca et Léozangdar:
J'espère que vous avez aimé l'image et le texte. N'hesitez pas à mettre un commentaire!
Sur ce, je vous dis à la prochaine!
Besoux <3