Cela fait des mois que je n'ai pas posté de chapitres, j'en suis bien consciente. Mais je n'avais jamais l'envie et l'inspiration nécéssaire pour vous rédiger un chapitre de qualité. Me revoilà donc enfin, après cette longue pause, pour vous poster le plus long Chapitre de The Heroes of the Death que j'ai jamais écrit! J'espère sincèrement qu'il vous plaira et qu'il compensera cette absence.
Bonne Lecture!
Chapitre 34
Tout le monde s’était figé en apercevant l’énorme monstre. Personne ne comprenait d’où était apparu ce boss aquatique. Il secoua devant leurs yeux la Barde inanimée, telle une poupée de chiffon.
« Je vais montrer ce qui arrive à ceux qui trahissent mes
contrats ! »
Il resserra son emprise sur la taille de la jeune fille, appuyant sur
ses côtes, prêtes à éclater. Zelvac comprit immédiatement son intention et
s’élança vers le monstre, se transformant en Loup-Garou.
« Vous ne pourrez rien faire pour la sauver ! déclara la
bête de sa voix caverneuse. »
Le Loup sauta sur l’hydre, plantant ses griffes sur l’une de ses pattes
et lui arrachant un râle de douleur. Mais la créature ne cessa pas sa pression,
continuant de serrer les membres fragiles. Soudain, la bête bleue recula,
évitant la lame d’argent et la boule de feu qui s’envolait vers lui.
« Moi qui allait la laisser vivre quelques instants de plus, vous
m’avez énervé. Supportez la conséquence de vos actes ! »
Elle referma brutalement ses griffes, écrasant le corps chétif de la
Barde dans une gerbe de sang.
« NOOOOOON ! »
Le Loup-Garou, enragé, se démena contre le corps de l’énorme hydre. Il
envoya coups sur coups, ne réfléchissant plus. Une griffe bleue l’envoya violemment
s’écraser dans l’arène. Celle-ci se jeta ensuite vers sa prochaine victime, la
Mage du Soleil. Léozangdar attrapa la main de sa compagne et la tira en courant
vers l’arène, poursuivis par la patte recouverte de sang. Bianca fuyait comme
elle pouvait, envoyant des boules de feu derrière elle dans l’espoir de
ralentir la créature menaçante. Mais l’hydre, malgré sa corpulence, se mouvait habilement
dans l’eau et s’approchait de plus en plus de sa cible. Elle tendit la main
pour attraper la jeune fille à quelques centimètres, lorsqu’une lance sertie de
rubis se planta dans sa main. Le monstre recula, hurlant de douleur, et arracha
l’arme à sa paume. Il voulut la lancer sur les deux Mages fuyant, mais elle se
teinta d’une lumière rougeâtre et disparut soudainement. La créature turquoise
frappa du poing contre le sol, de plus en plus enragée, ne voyant pas la lance
devenue une minuscule bague reprendre sa forme initiale, un garçon-chat.
Celui-ci s’élança vers sa maitresse et lui prit le bras en murmurant :
« Fuyons vers l’arène, là-bas nous serons un peu plus en
sécurité… »
Illyana opina et nagea le plus vite possible, suivie de son fidèle
serviteur. Mais l’hydre, abandonnant les Mages qui s’étaient trop éloignés,
avait aperçu une victime seule et abandonnée de tous, tremblant de tous ses
membres. Elle se tourna vers le faible bonhomme de pain d’épices qui commença à
hurler, appelant à l’aide. La Métamorphe se figea en entendant ses cris et
voulut se jeter à son secours. Mais Seneca l’arrêta :
« Il ne vous sert à rien et ne vous apportera que misères dans le
futur ! Faites-moi confiance ! »
La jeune femme lui jeta un regard noir et déclara :
« Mais je l’aime. »
Sans un mot de plus, Illyana s’élança prestement vers Brioche. Celui-ci
restait immobile, fixant la griffe qui fonçait sur lui pour mettre fin à ses
jours. Mais, brusquement, celle-ci recula, comme si elle avait été entaillée
par quelque chose. Le bonhomme de pain d’épices vit dans la patte blessée qui
se refermait brutalement une sirène à la chevelure noire et rouge.
« ILLYANA ! »
Alors que l’hydre allait écraser la Métamorphe, le bonhomme de pain
d’épices se jeta en avant et, braquant son épée de feuilles sur le monstre,
s’écria :
« Bedara ydra estium gullia eti amarito miu ! »
La lumière dorée illumina son arme, mais l’hydre ne parut aucunement
touchée par le sort d’affection. Brioche commença à paniquer, puis fronça les
sourcils en apercevant la main de la créature bleue. Elle paraissait avoir de
plus en plus de mal à tenir la joueuse entre ses mains, celle-ci grossissant à
vue d’œil dans une lueur rougeâtre. Le boss aquatique lâcha finalement la
Métamorphe, devenue araignée géante. Celle-ci projeta une fine patte velue en
direction de son ventre mais l’hydre évita facilement et se jeta, toutes
griffes et dents dehors, directement sur l’insecte noir. Illyana, ne pouvant
éviter, tenta de se transformer, mais les griffes acérées se plantèrent trop
vite dans son corps se modifiant lentement. Elle hurla alors que de son corps
maltraité jaillissait du sang, tel une fontaine écarlate. Sa métamorphose se
termina et elle s’écroula au sol, redevenue sirène, trop blessée pour pouvoir
bouger. L’hydre leva une patte pour lui infliger le coup final, mais tout à
coup, une énorme créature aux pétales roses se jeta entre les deux. Les griffes
se plantèrent violement dans la fleur, arrachant des pétales et des feuilles et
faisant jaillir un liquide visqueux des plaies. Le végétal se défendit, sautant
sur son adversaire et utilisant ses feuilles restantes pour le blesser. Pendant
ce temps, Brioche avait rejoint Illyana et la prit dans ses bras :
« Brittany s’occupe de lui. On va y arriver. Tu vas survi…
-
Ôtes-toi de mon chemin, ridicule biscuit. Tu es
un piètre combattant, tu n’apporteras que sa perte. »
Brioche releva le regard et croisa celui, rubis, de Seneca. Il attrapa
Illyana et déclara :
« Au lieu de parler ‘’avec courtoisie’’, pense plutôt à fuir.
C’est ça qui la sauvera. »
Il se mit à courir, suivit du serviteur contrarié et sauta dans
l’arène, laissant derrière lui la plante qui se battait avec ses dernières
forces. Elle ne pouvait pas gagner, elle était bien trop faible. La fleur
s’écrasa donc bientôt aux pieds de la créature aquatique, sa sève formant une
flaque jaunâtre autour d’elle. L’hydre secoua ses pattes pour enlever le
liquide collant de ses griffes, puis posa son regard azur sur l’arène. Il n’y
avait plus de victimes dans la loge. Il était temps que le véritable combat
commence. Le monstre aux écailles bleues se jeta au centre de l’arène.
Arthur se tenait dos à Aypierre, tentant de le protéger tant bien que
mal, lançant des bombes et parant chaque coup des gardes-sirènes avec sa dague.
Mais il s’essoufflait rapidement et ne savait pas combien de temps il allait
tenir encore. Leur mort à tous deux était proche si Aypierre ne réagissait pas.
Le Bombardier, désespéré, s’écria :
« Pierre ! S’il te plait ! Bats-toi ! Pour
Azenet ! Pour son souvenir ! Si nous mourrons, plus personne ne
restera pour se souvenir de lui ! Personne pour… finir ce maudit jeu en
son nom ! Réagis, Pierre ! »
Le Chevalier resta silencieux, le regard baissé, la tête entre les
mains. Soudain, une lueur s’alluma dans ses yeux. Arthur avait raison, il ne
pouvait pas abandonner comme tous les autres avant lui. Il devait se battre.
C’était la seule façon de sortir d’ici et de défaire le Maitre du jeu.
Supporter toutes les morts, survivre à toute épreuve. S’ils abandonnent tous,
ils resteront dans ce monde éternellement. Et cela, il ne pouvait le permettre.
Il allait faire payer à cet homme tous ses actes, toutes ces morts. Il allait se
battre pour tous ces gens décédés avant lui ! Et honorer tous leurs
efforts pour en finir avec cet enfer !
Aypierre se releva brutalement, arme en main. Poussant un cri de
guerre, une flamme nouvelle dans les yeux, il se jeta sur les adversaires
qu’Arthur peinait à repousser. Tranchant membres et têtes, désarmant de
nombreux ennemis, il tournoyait, épée en main, exécutant une danse mortelle. Le
Bombardier, reprenant confiance, se glissa aux côtés de son compagnon et
compléta son massacre continuel, faisant exploser les adversaires au loin qui
s’avançaient vers eux. Plus personne n’arrivait à s’approcher d’eux, bloqués
par le bouclier formé par leurs coups. Les ennemis diminuaient de plus en plus
et se désintéressaient de cette cible immortelle, visant les nouveaux arrivants
dans l’arène. Alors qu’il ne restait presque plus d’adversaires pour eux,
Arthur regarda aux alentours, cherchant des yeux l’homme à la tête verte.
Soudain, il l’aperçut, combattant sauvagement avec un Guerrier aux yeux de
saphir. Siphano. Arthur voulut partir l’aider, mais Pierre le reteint :
« Il s’en sort très bien, il n’a pas besoin de notre aide. Allons
plutôt voir Brioche, ce garçon ne sait pas se défendre. »
Les deux amis s’élancèrent donc vers l’endroit où ils avaient vu
Brioche s’écrouler au sol, Illyana dans ses bras. Les larmes aux yeux, il
répétait :
« Mais comment dois-je faire ? Je n’ai pas de potions, je n’ai pas
de potions ! Elle va mou…
-
Tais-toi donc, le coupa froidement le garçon-chat,
j’ai la capacité de me métamorphoser en n’importe quel objet. Prends-moi et
portes-moi à ses lèvres. »
Sur ces mots, il prit la forme d’un petit flacon de cristal noir, au
bouchon serti de rubis. Brioche attrapa l’objet en grimaçant,
réfléchissant :
« Logiquement, si le bout du flacon est sa bouche, il va embrass… »
Secouant la tête, il se reconcentra et glissa le liquide soignant dans
la gorge d’Illyana, veillant à ce que le cristal ne touche pas ses lèvres. La
Métamorphe reprit lentement ses esprits, ses plaies se refermant. Alors qu’elle
ouvrait la bouche pour remercier son ami, un tremblement parcourut le sol. Tous
les regards se tournèrent vers la source de la secousse. L’hydre se tenait là,
les fixant d’un regard mauvais, son apparence ayant légèrement changé. Ses
différentes têtes avaient désormais chacune des écailles de teinte différente,
et des prunelles de couleurs diverses. Sur la plus imposante des têtes se
trouvait une grande couronne d’argent décorée de saphirs. Elle déclara d’une
voix bien plus grave et caverneuse qu’auparavant :
« Cessez donc de fuir. Le véritable combat commence
maintenant ! »
Le monstre aquatique frappa de l’une de ses pattes sur le sol
sablonneux, faisant trembler à nouveau la terre. Dès lors, Theak se volatilisa,
se dispersant dans l’eau en minuscules pixels, tel la simple IA qu’il était.
Siphano laissa retomber son bras le long de son corps, perplexe. Il venait de
comprendre ce qu’avait conclu Illyana depuis longtemps. Ces adversaires, ces
joueurs ressuscités n’étaient rien d’autre des IA contrôlés par le Maitre du
jeu. Encore une fois, celui-ci s’était moqué d’eux. Il serra les dents,
resserrant sa prise sur le manche de son épée. Restait maintenant à abattre ce
boss inattendu.
Le premier à réagir fut bien évidemment Zelvac, remit de sa chute
brutale. Le Loup-Garou voulut se jeter à nouveau sur cette ignoble créature qui
lui avait enlevé son amie, mais Chiara le retient, le visage sévère :
« Arrête tes bêtises, Zeze. Ce n’est pas en te sacrifiant bêtement
que tu gagneras le combat. Alors, tu te calmes et tu agis avec
réflexion. »
Mais le monstre bleu ne paraissait pas vouloir lui donner le temps de
cogiter, et se rua sur les joueurs, ses différentes têtes aux longs cous
attaquant les divers petits groupes. Aypierre dégaina immédiatement sa lame et
sauta vers une tête, traçant une longue estafilade sur son visage. Retombant à
terre, il se releva pour se projeter à nouveau vers sa cible, mais quand il
voulut la blesser une deuxième fois, il vit la coupure se refermer à une
rapidité hallucinante. Perdant un instant sa concentration, l’hydre lança sa
tête contre son corps, l’envoyant s’écraser à terre. Arthur prit la relève,
essayant de balancer des bombes vers le monstre. Mais chaque explosif éclatant ne
paraissait pas lui faire de dégâts, comme s’ils n’étaient qu’une légère brise
de vent pour l’énorme créature. Le jeune garçon recula, inquiet.
« Il est… invincible ?!
-
Non, vous n’avez simplement pas trouvé la bonne
technique. »
Arthur se retourna, apercevant la Métamorphe qui venait de parler. Celle-ci
était accompagnée de Brioche et Seneca qui aidaient déjà Pierre à se relever.
« Tu vas faire quoi, alors, Illy ? demanda le
Chevalier.
-
Je vais essayer différents trucs. Brioche, tu as
des enchantements un peu plus violents que ‘’Tu veux être mon ami’’ ? »
Le bonhomme de pain d’épices lui jeta un regard agacé, puis hochant la
tête, il s’élança vers la bête en déclarant :
« Limaru, illamiru equita eti tua erima dui norian ! »
Son épée s’illumina et projeta une aura dorée sur la tête de son
adversaire. Celui-ci cligna des yeux, visiblement éblouit par la lumière puis
poussa un râle de douleur, ses yeux devenant rouges. La créature projeta
soudain sa mâchoire sur le bonhomme de pain d’épice, qui roula sur le côté pour
esquiver. Mais le monstre ne renonça pas, ressayant de mordre l’homme-biscuit.
Celui-ci voulut éviter à nouveau, mais, n’étant pas agile, il trébucha et
s’étala de tout son long contre le sol. L’hydre n’hésita pas, s’élançant sur la
proie facile. Apeuré, Brioche hurla :
« Limaru, illamiru miu ! »
Soudain, son corps se mit la luire, s’entourant d’une magnifique
lumière dorée. La créature aquatique ferma les yeux en secouant la tête,
reculant pour se défaire du pouvoir lumineux. Mais celui-ci s’accrocha à
l’ennemi, brulant ses écailles et le faisant pousser d’horribles cris d’agonie.
Le bonhomme de pain d’épices resta bouche bée, regardant sans y croire la
première tête éclater en petites particules orangées. Illyana s’élança vers
lui, le relevant avec brusquerie :
« Génial, t’as trouvé la solution. Maintenant, tu te dépêche, on
va sauver ce pauvre Siph qui n’a pas l’air de s’en sortir. »
Le petit groupe courut donc
rejoindre le Guerrier, qui avait de plus en plus de mal à se défendre contre
une des têtes. Il sautait, frappait, glissait au sol, utilisant en vain la
vitesse pour blesser l’hydre. Le souffle court, il combattait sans relâche, la
sueur perlant à ses tempes. Il n’en pouvait plus, son endurance n’étant pas
infinie. Brioche ne perdit donc pas plus de temps et se glissa à ses côtés,
prononçant son sort. La lumière apparut, mais cette fois la créature n’en parut
aucunement dérangée, visant avec appétit la nouvelle cible. Elle fonça sur
l’homme-biscuit, voulant l’abattre, mais le Guerrier se jeta sur lui, le
plaquant au sol.
« Qu’est-ce que tu fais ?!
Il va nous tuer tous les deux maintenant ! »
En effet, sans que Siphano ait
le temps de se relever, le monstre chargeait à nouveau vers eux. Tout à coup, une
lame d’argent trancha l’air, cisaillant la joue de l’ennemi, puis retournant à
son envoyeur. Léo attrapa son arme et courut aux côtés de ses amis, suivit de
la Mage du Soleil.
« Je sais comment se
débarrasser de ses têtes ! Nous avons combiné nos pouvoirs, Bianca et moi,
et cela l’a désintégrée ! »
Joignant le geste à la parole,
il se mit face à son adversaire, tenant la main de la jeune fille blonde, et
ils prononcèrent à l’unisson leurs sorts, faisant apparaitre un croissant de
lune enflammé. Celui-ci se projeta contre l’hydre turquoise et lui coupa net la
gorge, faisant tomber sa tête à ses pieds. Le Mage de la Lune se tourna précipitamment
vers ses coéquipiers, un grand sourire aux lèvres :
« Vous voyez ? C’est
trop facile !
-
Je ne déclarerais pas cela trop rapidement,
rétorqua Seneca en faisant signe à Léo de se retourner. »
Celui-ci regarda derrière lui,
et sursauta en apercevant le monstre se reformer, sa tête s’attachant à nouveau
à son corps. Les joueurs reculèrent, tentant de prendre de la distance pour
réfléchir.
« Donc, si le sort de
Brioche n’a marché que sur une des têtes, pareil pour celui de Léo et Bianca,
il y aurait un moyen différent pour chaque visage ? proposa Pierre.
-
Logiquement, oui, mais seulement magique,
répondit Bianca.
-
Non, il se peut que l’épée marche sur l’autre
tête restante, opposa Siphano, mais pour celle-là, il faut trouver autre chose…
-
Utiliser l’une de mes métamorphoses ? déclara
Illy.
-
Ce n’est que l’imitation d’une autre classe ou
d’un autre mob. Je ne pense pas que cela fonctionne, dit le Chevalier, Mais…
Arthur, essaye avec tes bombes ! »
Le Bombardier hocha la tête et
sortit un explosif de son inventaire, le lançant en direction de la créature
qui s’approchait. Celle-ci secoua la tête, aveuglée par la fumée, mais continua
d’avancer, ignorant les explosions autour d’elle.
« Vous ne voulez toujours
pas que j’essaie ? demande Illyana, moqueuse. »
Arthur lui jeta un regard
mauvais, mais opina. Sans plus attendre, la Métamorphe s’illumina de rouge, se
transformant peu à peu. Ses longs cheveux se colorèrent d’un rouge écarlate,
ses yeux redevinrent noisettes et son corps, perdant la belle queue de poisson,
se couvrit d’un bikini décoré de notes de musique. Les autres joueurs restèrent
perplexes devant cette transformation inattendue. Brioche fut le premier à
réagir :
« Comment as-tu eu cette
transformation d’Izzymaniak ?!
-
Il y avait du sang partout, il suffisait de me
servir. Une transformation en plus, c’est toujours utile. »
Apercevant
le regard déconcerté et dégouté de ses compagnons, elle ajouta :
« Arrêtez
de me fixer comme cela, c’est ce qui va nous sauver la vie. Une dernière
chose : Pensez à me protéger quand je m’évanouirais. Je ne tiens pas à
finir comme cette pauvre Barde. »
Se détournant des autres, la
jeune fille s’avança vers la tête menaçante qui s’approchait. Tendant les deux
mains vers le monstre qui se ruait brutalement sur elle, elle entonna une
magnifique chanson, son corps devenant étincelant. Une lueur s’alluma dans ses
paumes, la faisant briller comme une étoile, puis se forma en un rayon qui se
braqua sur le front de l’horrible créature. Celle-ci se mit à bouger en tous
sens, essayant une fois de plus de se débarrasser du pouvoir. Elle hurlait,
tentant de couvrir cette voix qui la détruisait, se débattant avec fougue.
Illyana, elle aussi, menait un dur combat intérieur. Elle ne s’était pas
attendue à un tel effort physique pour supporter la fatigue qu’apportait le
pouvoir de Barde. Si elle tombait avant l’hydre, elle était perdue, la mâchoire
de son ennemi étant bien plus proche d’elle que ses coéquipiers. Puisant dans
ses dernières forces, elle chanta de plus en plus fort, sa voix déraillant sous
l’effort. Elle finit enfin la mélodie, entonnant la dernière note aigue d’une
voix rauque, puis s’affaissant sur le sol, vidée de toute énergie. La tête de
l’hydre tomba à ses côtés, explosant dans un nuage de pixels. Seneca et Brioche
s’élancèrent immédiatement près du corps inanimé de la Métamorphe. Le bonhomme
de pain d’épices prit la jeune fille dans ses bras, ordonnant à Seneca de lui
donner une potion. Siphano s’approcha d’eux :
« Tu vois bien que ses
points de vie ne sont pas touchés, une potion ne fera rien. Il faut juste
qu’elle se repose. Donc, il nous faut la protéger.
-
Je peux m’en occuper ! déclarèrent le
garçon-chat et Bri’ en même temps.
-
Non, Bri, tu viens avec moi, opposa le Guerrier,
je n’ai pas envie de te laisser seul dans cette arène, même avec ce
gamin. »
Le bonhomme de pain d’épices
lui jeta un regard rempli de reproches, agacé par son comportement. Siph’ le
prenait toujours pour un combattant inexpérimenté, ou même un pauvre enfant. Il
paraissait toujours ressentir ce besoin de le protéger, de le garder avec lui
pour assurer sa sécurité.
« Je n’ai pas besoin de ta
protection, occupes-toi plutôt de Seneca, il n’a que dix ans.
-
Dix ans ?! Je suis une créature
centenaire ! Je possède plus de sagesse que vous tous réunis. Alors que
toi, tu es qu’un elfe ne sachant même pas se servir de sa magie !
-
Nous n’avons pas le temps de débattre. Toi, le
chat, tu restes ici et Maribri, tu viens avec moi. »
Sans plus discuter, le Guerrier
s’éloigna, tenant l’homme-biscuit par le bras, et se dirigea vers la dernière
tête qui combattait sauvagement avec les deux Loups-Garous. Ceux-ci se
débrouillaient plutôt bien, se relayant pour économiser leur énergie face à la
bête qui ne faiblissait pas. Pourtant, leurs coups traçaient de profondes
blessures dans sa peau écailleuse, desquelles s’échappaient du sang écarlate.
Malgré le fait que les plaies ne se refermaient pas, l’hydre n’en paraissait
pas pour autant handicapée et ripostait avec vivacité. Les autres joueurs
arrivèrent aux côtés du duo et prirent part au combat. Les deux Mages
combinèrent une fois de plus leurs sorts, Arthur lançait ses bombes à une
vitesse étonnante et les deux épéistes se démenaient, faisant danser leurs
lames avec agilité. Les entailles et brulures augmentaient sur le corps du
monstre et celui-ci paraissait s’affaiblir, mais il ne s’affaissait jamais,
comme possédé par une énergie inépuisable.
« Il doit y avoir un moyen
précis, comme pour les autres fois !
-
Mais pourquoi les blessures s’accumulent-elles
alors ?
-
Peut-être parce que… Arthur s’écria
soudainement, J’ai une idée ! Brioche, utilises toi aussi ton
pouvoir ! »
Le bonhomme de pain d’épices
jeta un regard mauvais au joueur, encore contrarié, puis rejoignit ses
coéquipiers en déclarant ses phrases en elfique. La lumière se mit à dévorer la
créature, laissant des marques sur son corps meurtri, mais celle-ci ne tombait
toujours pas.
« Illyana, il nous faut
Illyana ! C’est la seule qui manque ! Le pouvoir de
Barde ! »
Brioche opina et, sans attendre
une réplique de Siphano, il courut vers l’endroit où ils avaient laissé la
Métamorphe. Celle-ci reprenait lentement ses esprits, les idées encore
embrouillées.
« Illy ! On a besoin
de toi ! Vite ! »
La jeune fille tourna la tête
vers lui, l’air désorientée. Elle prit sa tête entre ses mains en grimaçant,
puis se leva, hésitante. Faisant quelques pas maladroits, elle trébucha et
tomba sur le bonhomme de pain d’épices, celui-ci la rattrapant avant qu’elle ne
s’écrase au sol.
« Mer… Merci. Vous avez
besoin de moi… pour quoi ?
-
Pour tuer sa dernière tête ! Nous devons
nous dépêcher !
-
Quelle tête ? Mais de quoi tu
parles ? »
Seneca fit signe à Bri’
d’abandonner, puis prit la main d’Illyana sous le regard désapprobateur de
l’homme-biscuit. Le serviteur la tira en courant vers le combat, puis lui
désigna la tête qui portait la couronne :
« Vous devez entonner un
chant de lumière pour occire cette bête malfaisante.
La
Métamorphe, encore sonnée, secoua la tête.
-
Chant de lumière ? Occire ? Mais
qu’est-ce que tu racontes, Seneca ?
-
Il te dit de chanter en visant ce boss, résuma
Bri’.
-
Chanter ? Bon d’accord, si ça vous
amuse… »
La jeune fille commença un air joyeux,
illuminant l’arène d’une lumière inouïe et projetant un puissant éclair de
magie sur le monstre qui explosa dans milles étincelles multicolores. Mais
Illyana ne cessa pas son chant, ne sachant pas exactement ce qu’elle faisait et
n’entendant pas les voix des autres.
« Elle va se tuer si elle
continue à utiliser son pouvoir avec autant de puissance ! hurla
Pierre. »
Siphano l’attrapa donc
brutalement par la taille et posa une main sur sa bouche. La Métamorphe arrêta
immédiatement de chanter et ouvrit les yeux, un éclat furibond dans le
regard :
« Qui t’as permis de me
toucher comme cela ?! Espèce de…
-
Il t’a simplement sauvée, la coupa Arthur,
moqueur. »
La jeune femme fronça les
sourcils, ne comprenant visiblement pas ce qu’il voulait dire, puis, apercevant
que le boss avait disparu s’écria :
« Mais… On a gagné !
On a réussi ! »
Ses amis hochèrent la tête,
quand soudain Zelvac se rua vers elle, sortant de sa torpeur provoquée par le
chant qu’il croyait ne plus jamais réentendre :
« Izzymaniakk ?! Qu-Qu’est-ce
que…
-
Calme-toi tout de suite, Zeze, c’est moi,
Illyana. Ta chère amie est morte écrasée, aucune chance de survie, et encore
moins de résurrection. »
La lueur d’espoir qui était apparu
dans ses yeux s’éteignit immédiatement et il tomba à genoux, ses larmes roulant
sur ses joues. Chiara s’approcha de lui, jetant un regard noir à la Métamorphe
et s’assit à ses côtés, le serrant contre elle pour calmer ses pleurs.
« Elle… Elle s’est
sacrifiée… pour ces gens qu’elle connait à peine…
-
Tu ne pouvais pas l’en empêcher Zelvac, c’est
elle qui a fait ce choix. Ne te sens pas coupable…
Le Loup-Garou se détacha
brusquement d’elle, une étrange flamme brulant dans son regard. Il hurla :
« Mais je ne me sens pas
coupable ! C’est EUX, les fautifs ! C’est EUX qui m’ont enlevé
Izzymaniakk ! Et ils vont le payer ! »
Se relevant d’un bond, Zelvac
sortit ses griffes et sauta au cou d’Arthur, ses dents tranchantes dépassant de
ses lèvres.
« VOUS ALLEZ TOUS MOURIR ! »
Voilà, c'est tout pour cette suite, merci d'avoir lu! Je voulais aussi vous montrer un petit dessin que j'ai fait d'Illyana sous forme de sirène:
N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de cette suite et du dessin dans les commentaires! J'espère vous retrouver bientôt pour le prochain chapitre ou un dessin!Sur ce, bye et à la prochaine! Besouux! <3
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