Après environ deux semaines de pause, je suis de retour pour vous poster l'un de mes plus longs chapitres de The Heroes of the Death! J'espère qu'il vous plaira! Bonne lecture:
Chapitre 32
Le jour se levait lentement au-dessus des océans, les rayons du soleil éclairant le fond des eaux. Siphano était allongé sur son lit, les yeux grand ouverts. Il avait mal dormi. Son esprit était tiraillé par la peur et la nervosité. Ce combat l’inquiétait. Beaucoup. Cela n’allait pas être de simples duels. Il en était certain. Le Maître du jeu ne faisait jamais les choses simplement. Qu’allait-il encore se passer ? Qui allait encore mourir ?
Il avait peur que l’un de ses amis soit choisi. Que pouvait faire
Brioche, seul, contre un énorme monstre ? Le Guerrier se maudit
intérieurement. Comment avait-il pu accepter de le mettre autant en danger
alors qu’il le savait pas encore prêt ? Ce garçon ne savait même pas tenir
correctement une épée. Et puis, Bianca serait bien trop effrayée pour
combattre. Elle avait besoin de lui ou de Léo pour l’accompagner. Même le Mage de
la Lune n’était pas un très bon guerrier. Siphano avait fait une énorme faute
en acceptant le défi si tôt. Seuls Illyana et lui étaient capables de se
défendre dans un combat en solo.
Le Guerrier se leva de son lit en soupirant. Immédiatement, la fatigue
de la nuit blanche lui retomba sur les épaules. Il fut pris d’un horrible mal
de tête et son ventre se noua. L’appréhension l’affaiblissait terriblement. Il
savait que ses amis étaient son plus gros point faible. Point faible que ne possédait
pas Illyana. Le jeune homme serra les dents à la pensée de la Métamorphe. Il ne
l’aimait pas. Du tout. Elle avait fait pleurer son meilleur ami, trahi son
ancienne équipe pour un simple item. Cela le répugnait de voir Brioche la
regarder avec admiration. Mais dorénavant, le bonhomme de pain d’épices
paraissait avoir compris, qui elle était réellement. Le Guerrier allait pouvoir
se débarrasser d’elle facilement.
Sortant de sa chambre d’un pas hésitant, il se dirigea vers la salle du
trône où ils devaient tous se réunir. Dans les couloirs, il vit Bianca qui marchait
avec Léozangdar. Elle portait, elle aussi, le visage de l’inquiétude. Mais le
Mage de la Lune, lui, souriait et la serrait contre lui pour la rassurer. Il
lui murmurait à l’oreille et faisait peu à peu renaitre le sourire sur les
lèvres de la jeune fille. Siphano sentit un étrange pincement au cœur. L’amertume
apparut en lui, s’ajoutant à la nervosité. Il secoua la tête, tentant de
chasser ce sentiment dérangeant. Pourquoi cela lui faisait-il du mal de la voir
rire en compagnie de Léo ? Il le savait, au fond de lui, mais ignora la
voix qui murmurait dans son esprit et continua son chemin.
Il arriva enfin dans l’immense salle de trône. Elle était bien plus
imposante que celle de banquet. Les murs n’étaient non pas peints, mais ornés
de gravures racontant l’histoire du peuple des Mers et le sol serti de
pierreries bleutées brillait comme un miroir. Un tapis, aussi fin que la toile
d’une araignée, menait jusqu’au gigantesque trône au fond de la salle, sur
lequel était assis le roi Jahl’ir. Des gardes-sirènes aux armures d’argent
étaient postés dans toute la salle, surveillant les alentours avec attention.
Siphano avança vers les autres joueurs, bientôt rejoint par les deux
Mages qui étaient les derniers manquants. Le roi, voyant qu’ils étaient au
complet, dévoila ses dents éclatantes dans un sourire factice, digne d’une
publicité. Il déclara de sa voix agaçante et faussement enjouée :
« Vous voilà donc enfin tous réunis ! Nous allons pouvoir
débuter. Je vais d’abord vous annoncer les heureux élus, puis nous commencerons
les festivités. Je ne peux faire attendre mes sujets, ils sont déjà tous
terriblement excités à l’idée de voir des duels à mort se dérouler. Vous
découvrirez au dernier moment vos adversaires, cela n’en rendra le combat que
plus savoureux. »
Le Guerrier haïssait au plus haut point cette façon de parler, comme si
la mort n’était rien. Comme si tout cela était un jeu. Serrant les poings, il
se reconcentra sur les paroles du roi :
« Alors, mes trois chers combattants ont décidé de choisir trois
personnes spécifiques. Ces personnes sont… Illyana… »
« NON ! »
Le hurlement coupa le roi, qui jeta un œil mauvais à Brioche.
« Je ne t’ai rien demandé, à ce que je sache, voyageur.
-
Elle ne combattra pas ! Je ne le
permettrais pas ! »
Le bonhomme de pain d’épices avança vers le roi, se montrant le plus
menaçant possible. Mais la Métamorphe attrapa son bras et lui dit :
« Inutile, Brioche. Je souhaite me battre. Je m’en sortirais bien
mieux que toi en duel. »
Le garçon se retourna et la prit tendrement dans ses bras.
« Mais je ne veux pas te perdre, Illy. Pas maintenant. »
Il approcha ses lèvres des siennes, mais elle détourna la tête en le
repoussant doucement.
« Je suis désolée, Bri’. »
Elle s’éloigna de lui, puis tourna son regard vers le roi, paraissant
vouloir éviter celui de Brioche. Le bonhomme de pain d’épices baissa la tête et
retient les larmes qui lui montaient aux yeux. Il ne comprenait pas. Ne
l’aimait-elle pas ? Mais pourquoi l’avait-elle embrassé ?
Le roi des Mers soupira théâtralement et déclara :
« Oh, quelle scène émouvante. J’en pleurais presque. Quel dommage
que ton amour ne soit pas partagé, pauvre voyageur. Enfin, comme je disais, les
élus sont Illyana, Siphano et Azenet ! »
Siphano recula en entendant son nom, mais Azenet, lui, se vida de toute
couleur et tomba à genoux. Il ne parvint plus à prendre de l’air, l’annonce
bloquant sa gorge. Lui. Choisi. Ses membres commencèrent à trembler et des
larmes apparurent dans ses yeux. Combattre. Faire couler le sang. Sa vue se
flouta, et il ne vit plus que des formes indistinctes bouger devant lui. Il
sentit des mains le prendre par les épaules. Il entendit une douce voix
rassurante résonner dans son esprit. Il ne comprenait pas le sens de ses mots.
Il ne comprenait plus rien. Tout était perdu. Tout était fini. Il avait été
choisi. Il était mort.
La voix retentit à nouveau, glissant entre ses idées noires.
Eclaircissant son esprit. Elle le guida lentement hors du tunnel de ténèbres.
« Azenet, tu dois te battre. Tu ne peux pas abandonner. »
Elle avait raison. C’était si lâche. Il devait montrer à Aypierre, à
Theak, qu’il n’était pas un incapable. Il devait continuer.
« Je ne te laisserais pas tomber. Je te le promets. »
Qui parlait donc ? Il ne le savait pas. Il sentait simplement
qu’il devait lui faire confiance.
Le Fantôme émergea lentement de son inconscience. Il ouvrit les yeux,
regarda autour de lui, tenta de trouver à qui appartenait la douce voix grave.
Ses yeux se posèrent sur Pierre qui le tenait dans ses bras. Le Chevalier
sourit et murmura :
« Ne t’inquiète pas. Il ne t’arrivera rien. Je te protégerais,
coûte que coûte. Fais-moi confiance. »
La voix. C’était lui. Il l’avait sauvé, comme à chaque fois. Azenet
sourit faiblement à son tour. Il se releva lentement, s’appuyant sur son ami.
Mais dès qu’il fut debout, deux gardes s’emparèrent fermement de lui et
l’arrachèrent à Aypierre. Illyana et Siphano furent aussi brusquement attrapés
et menés aux côtés du roi. Celui-ci annonça :
« Amenez les combattants jusqu’à l’arène, n’oubliez pas de leur
donner leurs armes avant qu’ils n’entrent en scène. Les voyageurs restants,
suivez mes sirènes, elles vous guideront jusqu’aux autres spectateurs. »
Alors que les joueurs choisis sortaient de la salle à contrecœur, Brioche
se jeta en avant et bouscula les gardes qui tenaient Illyana. Il glissa sa main
dans la sienne. La Métamorphe lui jeta un regard surpris et incompréhensif.
Mais avant que les sirènes le poussent brutalement en arrière, il chuchota :
« Je t’aime. »
Alors que les gardes s’emparaient à nouveau de la jeune fille et la
tiraient violemment vers la sortie, elle pressa contre sa paume l’objet que lui
avait discrètement donné le bonhomme de pain d’épices. Elle sentit la lame de
l’item s’enfoncer dans sa peau. Il lui avait donné un couteau. Mais pour quelle
raison ?
Les créatures marines aux lourdes armures les firent avancer jusqu’à
une grande arène de marbre vert, au style rappelant les amphithéâtres romains. Ils
entrèrent par une porte de coquillages et se dirigèrent jusqu’à une petite
salle. Sur les murs de cette pièce étaient disposées de nombreuses armes et
armures. Une belle sirène aux longs cheveux dorés et aux yeux améthyste s’approcha
d’Illyana. Elle dit d’une voix mélodieuse, mais froide :
« Tu seras la première à combattre, puis ce sera le tour du petit
brun qui pleure tout le temps et enfin le Guerrier aux beaux yeux terminera le
spectacle. »
La créature marine désigna une armure dorée à la Métamorphe.
« Prépare-toi. Tu entres en scène dans quelques instants.
-
Pas besoin de tout ça. File-moi simplement une
de tes écailles et je serais prête. »
La garde fronça les sourcils, intriguée, puis haussa les épaules et
arracha l’une de ses précieuses écailles roses. Elle la tendit vers Illyana qui
la prit et ferma les yeux. Soudain, l’aura rougeâtre apparut autour d’elle. Ses
pieds se transformèrent en une longue queue de poisson pourpre et ses cheveux
s’allongèrent, prenant une belle teinte d’ébène et de sang. De fines nageoires
noires apparurent sur ses bras et des écailles dorées couvrirent ceux-ci.
La lumière disparut et Illyana ouvrit les yeux, transformée en une
magnifique sirène. Pourtant, contrairement à ses métamorphoses habituelles,
elle n’était pas la copie exacte de la garde. Elle était simplement de la même
espèce. La Métamorphe s’avança vers la créature marine qui la regardait avec
ébahissement.
« Donne-moi une épée. »
Sa voix n’était que mélodie et enchantement, rendant la jeune fille
d’autant plus belle. La sirène, sans un mot, lui tendit une grande lame dorée. Illy
la remercia et glissa l’arme à sa ceinture, aux côtés de la belle dague noire
que lui avait donnée Brioche. Siphano, apercevant le couteau, se jeta sur elle
et attrapa son poignet en hurlant :
« Qu’est-ce que tu fais avec MA dague ? Tu voles en plus
maintenant ?
-
Ta
dague ? demanda-t-elle étonnée, Mais…
C’est Brioche qui m’a offert ce couteau…
-
Arrête de raconter des conneries. Tu as déjà
assez mentit comme ça, Illyana. Cette arme m’appartient et tu le sais très
bien.
-
Non. C’est
Bri’ qui me l’a donnée, il y a quelque instants. Il te l’a surement volée pour
me l’offrir. Mais je ne sais pas pourquoi il a fait cela. »
Le Guerrier regarda longuement la jeune fille dans les yeux, puis la
lâcha en soupirant. Elle paraissait sincère. De toute façon, il ne pouvait lui
arracher cette arme, la garde-sirène réagirait immédiatement. Elle paraissait
comme hypnotisée par la beauté d’Illy. De plus, il n’avait pas trouvé l’utilité
spéciale que possédait cette dague donnée par Zelvac. La Métamorphe n’avait
qu’à la garder, elle ne lui servait pas, pour l’instant.
Tout à coup, la sirène aux cheveux blonds posa une main sur l’épaule
d’Illyana et lui dit avec respect :
« C’est à votre tour. Bonne chance. Et surtout, ne sous-estimez
pas l’ennemi. »
La joueuse lui répondit par un hochement de tête, puis nagea jusqu’à la
porte. Deux gardes l’ouvrirent et elle entra dans la gigantesque et fabuleuse
arène.
Quand elle passa l’entrée, elle sursauta en apercevant la foule en
délire qui l’entourait. Des milliers de créatures diverses et variées criaient,
applaudissaient ou sautaient de joie. Des dauphins, des tritons, des poissons,
des hippocampes et même des étoiles de mer géantes. Les gardes royaux
entouraient l’arène, veillant à ce que les évènements se déroulent comme prévu.
D’un côté des gradins se trouvait une grande loge dans laquelle était assis le
Roi Jahl’ir, avec à ses côtés, les autres joueurs. Elle vit Léo lui faire un
bref signe d’encouragement. Prenant une grande inspiration, elle s’avança vers
le centre de la scène.
Mais quand elle aperçut son adversaire, son cœur manqua de s’arrêter.
Ethan.
Illyana tenta de cacher sa surprise, mais la peur lui prit au ventre.
Ses mains commencèrent à trembler. Tout le monde, sauf lui. Le Maître du jeu ne pouvait pas lui infliger cela. Ce n’était
pas possible.
Ethan la regardait, un sourire confiant sur les lèvres. Ses cheveux
roux ondulaient dans l’eau et ses yeux mordorés brillaient de malice. Il tenait
dans sa main une hache d’argent et son torse musclé n’était pas couvert. Il ne
portait aucune armure, à part de simples jambières de métal.
Le cœur d’Illy s’affola. Elle ne voulait pas le tuer encore une fois.
Ce garçon ne lui avait jamais rien fait. Quand elle était arrivée dans
l’équipe, il l’avait accueillie chaleureusement et l’avait toujours protégée.
Jamais, il ne l’avait trahie. Jamais, il ne l’avait fait souffrir. Il était
toujours le premier à prendre soin d’elle, à la consoler quand elle en avait
besoin. Et elle l’avait tué. Pour un pauvre item. Pour une simple puissance. Puissance
qu’elle n’avait pas utilisée ensuite, trop dégoutée par son geste. Il était
mort pour rien.
Un triton, qui paraissait être l’arbitre, se mit entre les deux
combattants et s’écria d’une voix forte :
« Bonjour, cher peuple des Mers ! Nous nous réunissons
aujourd’hui pour un grand combat composé de trois duels à mort. Le premier
opposera cette magnifique Métamorphe, appelée Illyana, au puissant serviteur du
Roi, Ethan le Barbare ! Que le combat… commence ! »
Dès que l’arbitre eu prononcé ces mots, Ethan se rua vers la
Métamorphe. Il leva sa hache et l’abattit violemment sur la jeune fille. Celle-ci
se jeta au sol pour esquiver l’attaque, puis se releva à une vitesse sidérante
pour frapper à son tour. Mais quand elle voulut enfoncer son épée dans l’épaule
du joueur, la culpabilité revint comme une claque, la faisant arrêter son geste
un court instant. Profitant de ce moment d’hésitation, Ethan ouvrit une grande
plaie dans son bras. La Métamorphe grimaça de douleur et tenta de reculer pour
se reprendre en main, mais le Barbare ne lui en laissa pas le temps et enchaina
attaque sur attaque, l’obligeant à se défendre sans cesse. Illyana s’épuisait
peu à peu. Elle n’en pouvait plus. Le joueur combattait terriblement bien. Trop
bien même, pour être celui qu’elle connaissait. Ethan n’avais jamais été très
puissant, il était un Barbare comme un autre, se débrouillant comme il pouvait.
Il ne possédait pas cette grâce et cette habilité, qui n’avait rien à envier à
celle d’Aypierrre. La personne devant elle ne pouvait être son ancien ami. Même
cette lueur sauvage dans les yeux ne lui ressemblait pas. Il fallait qu’elle
réagisse. Il n’était pas question qu’elle meure de la main d’un pauvre IA.
La Métamorphe changea brusquement de forme, se transformant en souris.
Elle voulut passer derrière son adversaire, mais celui-ci, comme s’il savait ce
qu’elle avait prévu de faire, enfonça son épée devant la tête du rongeur. Illyana
ne put que reculer rapidement pour éviter un autre coup du joueur. Elle se
métamorphosa à nouveau, prenant la forme de l’araignée géante. Elle envoya ses
pattes pointues sur le garçon, mais encore une fois, Ethan ne parut pas surpris
et les évita avec facilité. La jeune fille ne comprenait pas. Il paraissait
connaitre toutes ses transformations et toutes ses actions en avance. Il
paraissait tout simplement imbattable.
Le joueur se jeta sur l’araignée géante et enchaina plusieurs coups de
hache à l’insecte qui ne pouvait esquiver à cause de sa corpulence. Illyana
hurla de douleur, l’arme taillant de profondes blessures dans son corps. Elle
reprit sa forme de sirène avec le peu de forces qui lui restait et essaya d’attaquer
son ennemi par surprise. Mais le garçon avait déjà reculé, en prévision de la transformation.
Il s’élança sur la jeune fille et leva son énorme arme. Quand il frappa
brutalement, la joueuse se protégea de son épée. Mais le coup d’une violence extrême
brisa sa lame qui tomba au sol dans un tintement métallique. Désarmée et
perdue, Illyana utilisa sa dernière chance. Elle attrapa rapidement la dague
noire et l’envoya sur son adversaire. Mais celui-ci s’effaça avec facilité,
connaissant déjà l’intention de son ennemie, et glissa la lame de sa hache sous
le cou de la jeune fille sans qu’elle ne puisse faire un geste. Il murmura d’une
voix doucereuse :
« Tu as perdu, pauvre joueuse. Tu ne pourras jamais me massacrer,
désolé. »
La Métamorphe resta bouche bée. Elle avait compris. C’était contre lui qu’elle menait ce combat depuis le
début. Elle n’avait jamais eu aucune chance de vaincre. Il savait tout sur elle, il
avait toutes les cartes en main. Elle avait peut-être perdu, mais elle n’en
avait pas honte.
On ne pouvait gagner contre un tricheur.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui! Je souhaitais vous prevenir qu'a partir de la semaine prochaine je serais absente pendant trois semaines, car je serais partie en vacances. Je ne pourrais donc pas poster de chapitre avant mon retour. J'espère que mes nombreuses absences ne vous dérangent pas. ^^
Sur ce je vous dis, besoux, et à la prochaine!
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