On se retrouve ce dimanche pour la suite de The Heroes of the Death! La voici:
Chapitre 31
Lorsque le Roi des Mers avait quitté la pièce, Illyana était immédiatement sortie de la salle de banquet. Elle devait aller rejoindre son ami. Aller s’excuser. La Métamorphe courut dans les couloirs, bousculant négligemment les serviteurs qui passaient. Elle ne voulait pas le perdre. Et s’il ne lui pardonnait pas ? La jeune fille s’arrêta brusquement devant la porte d’une chambre. La chambre de Brioche. Elle prit une grande inspiration, tentant de calmer la nervosité qui apparaissait dans son cœur. Comment cela se faisait-il qu’elle s’inquiétait tant pour une personne ? Ce n’était qu’un simple ami après tout. Son seul ami. La vérité lui arriva en face comme une claque. Si elle perdait Brioche, elle n’aurait plus personne d’autre à qui se confier, sur qui compter. Et dans ce jeu, le plus dangereux était sûrement la solitude. Car elle apportait avec elle la folie.
Illyana essaya à nouveau de calmer les battements de son cœur. Prenant
son courage à deux mains, elle toqua timidement à la porte en appelant :
« Brioche ? »
Personne ne lui répondit. Mais la jeune fille entendait des sanglots
provenant de l’intérieur. Elle posa sa tête contre la porte et dit :
« Je suis désolée, Bri’. Je ne voulais pas te blesser. Je… Je
t’aime beaucoup… »
Une voix faible s’éleva de la suite :
« Pourquoi as-tu dis ça alors ? Pourquoi as-tu déclaré que
personne ne comptait pour toi ?
-
Parce que… Je voulais simplement faire comprendre
à Arthur… Que je n’avais pas besoin de lui. Que je n’avais besoin de personne.
Mais… Mais je me rends compte à quel point j’ai tort. J’ai besoin de toi. »
Un lourd silence suivit sa déclaration. Puis, des bruits de pas se
firent entendre dans la suite. Illyana vit la porte s’entrouvrir, laissant
juste apercevoir une partie du visage de Bri’. Il avait les yeux rouges et
humides, la lèvre inférieure tremblante. Il répondit d’une petite voix :
« Comment veux-tu que je te croies ? »
Brioche ouvrit la porte et s’approcha d’elle. Il planta son regard
interrogateur dans le sien. La Métamorphe tourna la tête, ne sachant pas quoi
répondre. Elle tordit ses mains dans son dos, embarrassée.
« Illy ? »
Elle releva lentement son visage, regardant les deux magnifiques prunelles
de quartz qui la fixaient. Soudain, une certitude s’imposa à elle. Elle savait
comment le lui prouver. Elle le savait depuis le début. Sur ses lèvres apparut
un sourire.
« Comme cela. »
Elle approcha ses lèvres de celles de Brioche et l’embrassa
fougueusement. Le bonhomme de pain d’épices recula, surpris, mais Illyana noua
ses bras autour de son cou, l’attirant à elle. La jeune fille continua de
bouger doucement les lèvres contre celles de Bri’, goûtant au baiser sucré et
délicieux. Brioche ferma les yeux à son tour répondant à la passion de la
Métamorphe. Il glissa ses mains sur ses hanches, la serrant contre lui.
Tout à coup, elle se détacha précipitamment de son étreinte caressante.
Elle ouvrit les yeux, ses joues s’enflammant, et balbutia en reculant :
« Je… Je suis désolée… Je sais pas ce qui m’a pris… Ex… Excuse-moi… »
Avant même que Brioche ne puisse la retenir, elle s’enfuit en courant.
Le rouge envahit son visage tandis qu’elle s’élançait jusqu’à sa propre
chambre. Comment avait-elle pu faire cela ? Comment avait-elle osé ?
La Métamorphe ouvrit la porte de sa suite, s’enfermant à l’intérieur. Elle s’assit
sur le lit, les jambes tremblantes. Prenant sa tête entre ses mains, elle ferma
les yeux et tenta de calmer toutes les émotions qui se bousculaient dans sa
tête. Sans y faire attention, elle passa sa langue sur ses lèvres charnues. Le
gout sucré du baiser se répandit dans sa bouche, lui rappelant à nouveau le
doux moment. Elle se laissa tomber sur son lit, poussant un soupir. Elle était
épuisée et n’en pouvait plus. Ses yeux se fermèrent d’eux-mêmes et alors
qu’elle sombrait dans le sommeil, le goût revint à nouveau sur son palais.
Sucré et enivrant.
Le goût de l’amour.
***
Azenet tenta de se relever pour apercevoir le visage appartenant à
cette voix, mais la personne enfonça encore plus son pied dans son dos, lui
arrachant un gémissement de douleur. Elle déclara :
« Tu es tellement nul. Tu ne mérites même pas que ce soit moi qui
t’achève. »
Elle attrapa le Fantôme et le redressa brusquement. Glissant une lame
tranchante sous son cou, elle murmura :
« Tu ne t’attendais pas à ce que notre rencontre se fasse ainsi,
n’est-ce pas ? »
Azenet tourna légèrement la tête et vit celui qui l’attaquait. Son
corps se figea d’effroi et il dit, d’une voix inaudible :
« Theak ? Theak, tu es… vivant ? Qu’est-ce que… »
La lame s’enfonça légèrement dans le cou du joueur, faisant couler un
peu de sang sur la tunique immaculée du Fantôme.
« Pas de questions. Je parle, tu écoutes et tu souffres. C’est le
gentil Maître du jeu qui m’a offert cette nouvelle vie. Pour que je me venge.
-
Te venger ? De qui ?
-
Tais-toi, j’ai dit ! cria le Chevalier en
augmentant la pression sur sa gorge. Donc, oui, pour me venger. De toi, chéri.
Pourquoi, voudrais-tu dire. Eh bien, c’est à cause de toi que je suis mort. A
cause de ton imbécillité et de ton inconscience. Mais, comme tu le penses en ce
moment même, c’est moi qui ai décidé de te sauver en me sacrifiant, alors quelle
est ta faute ? C’est de vouloir abandonner. Je t’ai donné ma vie et
maintenant tu décides de vivre tranquillement en attendant ton heure. Tu te
rends compte, Aze ? Tu n’es qu’un lâche, tu n’honores même pas l’offrande
que je t’ai faite. Tu es un peureux. C’est pour cela, aujourd’hui, je suis venu
reprendre mon cadeau. Il n’y a pas de raison que tu en profites alors que tu ne
le mérites même pas.
-
Tu… Tu veux me tuer ? Ca ne te ressemble
pas, Theak ! Je…
-
Tu ne sais pas qui je suis, Azenet. Et encore
moins de ce dont je suis capable. Je ne veux pas, je vais te tuer. Un dernier mot, chéri ?
-
Tu… Tu as raison. Je suis minable, déclara le
Fantôme en baissant les yeux. »
Theak éclata d’un rire froid et enfonça lentement son épée dans le cou
du joueur. Tout à coup, alors qu’Aze pensait son heure venue, le Chevalier
disparut. Le jeune homme brun regarda derrière lui, cherchant son agresseur des
yeux, mais son regard ne croisa que celui d’Aypierre. Celui-ci arrivait en
courant vers son ami, un air inquiet sur le visage.
« Azenet ? Azenet, ça va ? »
Le Fantôme ne répondit pas, se laissant tomber entre les bras de
l’homme. Son sang coulait lentement, mêlé à ses larmes salées.
« Aze ?! Qu’est ce qui t’es arrivé ?
-
Theak… Tout est de ma faute. Tout. »
Le Chevalier fronça les sourcils et tenta de fermer la blessure avec un
bandage. Il ne comprenait pas. Quelque instant plus tôt il avait vu son ami se
faire attaquer par un joueur, puis celui-ci avait subitement disparut, laissant
Azenet seul et désemparé.
« Qui était celui qui t’a agressé ?
-
Theak. Il a raison. Je dois mourir. Tue-moi, je
ne mérite pas de vivre ! »
Secouant la tête, Pierre prit son faible ami dans ses bras et marcha
vers sa chambre. Siphano lui avait parlé de quelque chose de semblable. Que les
morts étaient revenus. Qu’ils les menaçaient. Il serra les dents. Une telle
torture mentale devait être insupportable pour Aze. Il était maintenant
complétement perdu. S’il revoyait Theak, il deviendrait fou. Et se suiciderait.
C’était maintenant à lui, Aypierre, de le protéger.
Le déposant sur le lit, il s’assit à ses côtés. Le Fantôme s’était
assoupi. Mais sa tête ne portait pas le paisible visage du sommeil. Il était
crispé et malheureux. Le Chevalier poussa un soupir et couvrit le corps de son
ami d’une couverture. Puis, il s’allongea à son tour et s’endormit.
Dans son sommeil, hanté par les cauchemars, résonnèrent sans cesse les mêmes
questions :
Sont-ils revenus ?
Et qui vont-ils lui prendre, encore ?
Voilà! Ce chapitre est peut-être un peu court, mais je ne souhaitais pas faire la transition jour/nuit en milieu de chapitre. Ca aurait été un peu étrange. J'espère que le chapitre vous a plu!
On se retrouve dimanche prochain pour une suite plus mouvementée!
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