Voici le Chapitre 28, de The Heroes of the Death. L'un des chapitres les plus longs que j'ai fait. Je vous laisse le découvrir:
Chapitre 28
Aypierre,
Azenet et le garçon qui les accompagnait coururent longtemps dans la nouvelle
zone. Ignorant le paysage fabuleux et féerique, ainsi que la transformation de
leurs vêtements, ils s’éloignèrent rapidement de la salle du boss, trop
inquiets à l’idée de se faire rattraper par Ectalite. Au bout d’un certain
temps, le brun s’arrêta, essoufflé, et s’assit dans le sable rose. Pierre lui
jeta un regard interrogateur et lui demanda :
« Que
fais-tu ? Nous devons rejoindre le village au plus vite. Nous avons été
blessées et fatigués par les combats précédents. Et mon inventaire ne contient
plus de potions. Si Ectalite vient ici, nous ne ferons pas de vieux os. Il est
peut-être seul, mais il n’a pas combattu contre le boss et sera enragé. La
haine est une arme redoutable.
-
T’inquiète. J’vous protégerais.
-
Ah oui ? Comme tu l’as fait dans la salle
du boss ? s’exclama ironiquement Azenet.
-
Nan, mais là je n’étais pas au top de ma forme.
Maintenant, je suis sûr que je peux vous mettre tous les deux à terre
facilement.
-
A cause de toi, j’ai dû commettre un meurtre de
plus, imbécile, cracha le Fantôme, Tu nous as mis tous deux en danger. Alors si
tu tentes un quelconque geste agressif envers nous, sache que je n’hésiterais
pas à te tuer.
-
Ce… ce n’est pas ce que je voulais dire…
balbutia le jeune garçon, effrayé par la menace d’Aze, Je… Je dis simplement
que… je suis assez… fort.
-
Oublions cela, trancha le Chevalier, dis-nous
plutôt qui tu es. Je n’emmènerais pas quelqu’un que je ne connais pas avec moi.
Ce jeu m’as appris la méfiance, et Azenet a raison, tu as jusqu’à maintenant
plus été un problème qu’autre chose.
-
Ben… Mon nom est Arthur, Bombardier. Tu te
rappelles pas de moi, Pierre ? »
Le souvenir
du jeune garçon pleurant dans la salle du boss revint à Aypierre comme une
claque. Les yeux rouges, les mains ensanglantées, abattu et perdu dans un monde
qu’il ne comprenait pas. Le Chevalier se rappelait de ce gamin qui se serrait
contre lui, son meilleur ami mort à cause du monstre. Il ne parvenait pas à
associer ce visage à celui du garçon qui se trouvait devant lui, rayonnant d’insouciance
et de confiance en soi. Il murmura, éberlué :
« Tu…
Tu es vraiment Arthur ? Celui qui pleurait la mort de…
-
Ne prononce pas son nom, s’il te plait, le coupa
le Bombardier tout à coup très sérieux, Oui, c’est bien moi. Je sais, j’ai
changé, mais nous avons tous évolué au cours de ce jeu. Nous avons tous gagné
en maturité.
-
Apparemment, tu as moins grandit que les autres,
rétorqua Azenet railleur, Sans tes bêtises, nous n’aurons pas risqué une fois
de plus notre vie.
-
Aze, arrête d’essayer de le faire culpabiliser.
Il n’y pouvait rien, il fuyait simplement Ectalite. Ne lui en veut pas. »
Le Fantôme
s’énerva soudainement, s’approchant d’Aypierre en hurlant :
« Ne
pas lui en vouloir ?! Mais il a failli nous tuer, Pierrre ! J’ai
failli encore te perdre ! Tu ne peux pas savoir à quel point j’ai eu
peur ! Il m’a obligé à tuer quelqu’un ! Je ne souhaitais plus me
battre ! Je veux être tranquille ! Je ne veux plus tuer, je ne veux
plus faire couler le sang. Je veux arrêter de pleurer la mort, la souffrance,
la culpabilité ! Je veux vivre heureux, en paix, sans personne pour me
faire du mal ! Pour NOUS faire du mal ! De toute façon, nous allons
mourir en fin de compte. Pourquoi vouloir continuer à nous battre pour une
victoire impossible ? Installons-nous dans le prochain village, vivons
normalement, comme les joueurs qui ont abandonné cette course à la mort. Arrêtons
cette aventure infernale, qui nous rend tous fous et sans pitié. Qui durcit nos
cœur et nous tue à petit feu. Si nous ne mourrons pas sous l’épée d’un ennemi,
nous mourrons de tristesse et de désespoir. Alors, abandonnons cette vie de
guerrier et commençons celle, paisible, d’un villageois sans histoire.
Reconstruisons un chez-nous dans ce monde de sang. Je ne veux plus, Pierre… Je
n’en peux plus. »
Le Chevalier
prit son ami par les épaules et murmura :
« Je
comprends ce que tu ressent Azenet. Moi aussi, tout cela me pèse beaucoup. Mais
pour l’instant, nous devons continuer. Je te promets d’y réfléchir quand nous
arriverons dans la prochaine safe zone. C’est d’accord ? »
Le Fantôme
baissa la tête mais opina lentement. Il savait que c’était la seule solution
pour l’instant. Pourtant, il ressentait qu’Aypierre n’abandonnerait pas si
facilement le combat. Pas après tant d’efforts dépensés pour cette cause. Mais
il saurait le convaincre, il parviendrait à éteindre la flamme de guerrier qui
brûlait en Pierre.
Le Fantôme
releva son visage et dit, résigné :
« Reprenons
donc notre route ! Nous arriverons sûrement bientôt au prochain
village. »
Ses amis
hochèrent la tête et ils repartirent en courant dans le monde aquatique,
pressés d’atteindre la zone protégée.
***
Siphano et
Léo entrèrent dans l’immense salle de banquet du Palais des Mers. C’était une
magnifique pièce au plafond haut, décorée de peintures détaillées de créatures
marines. D’impressionnantes statues de corail se dressaient aux quatre coins de
la salle et en son centre trônait une longue table couverte d’une nappe tissée
de fils d’argent. Sur celle-ci étaient placés de belles assiettes de coquillage
aux couleurs nacrées. Au bout de la table, le roi Jahl’ir était assis sur une
chaise de velours bleu. Quand il vit les deux joueurs arriver, il les
accueillit, un sourire factice sur les lèvres :
« Je
suis heureux que vous ayez accepté de vous joindre à mon banquet.
-
Oh, mais c’est un honneur pour nous que de
partager ce diner avec vous, répondit courtoisement Léozangdar, Nous vous
remercions pour votre invitation.
-
Asseyez-vous donc à la table, jeunes voyageurs.
Vous mourrez sûrement de faim. »
Le Roi des
Mers leur désigna deux chaises sur lesquelles les joueurs s’assirent. Illyana,
qui était déjà arrivée, leur lança :
« C’est
bien beau, toutes ces paroles hypocrites, mais pourriez-vous plutôt demander à
vos serviteurs d’amener les plats ? J’ai, comme vous le dites,
terriblement faim. Alors ne nous perdons pas dans des phrases inutiles et
mangeons. Vous n’êtes pas de mon avis ? »
Jahl’ir
grimaça sous la remarque tranchante, mais appela tout de même l’une de ses
sirènes. La créature marine entra dans la pièce, un plat fumant de poissons et
de fruits multicolores entre les mains. Elle le déposa sur la table, alors que Brioche
et Bianca arrivaient au banquet. Ils s’assirent tous deux avec leurs compagnons
et les joueurs entamèrent le repas. Celui-ci était délicieux. Chaque plat, composé
de fruits de mer doux, salés et parfois épicés, était délectable et faisait
oublier toute les péripéties traversées. Comme si seul le goût exquis de ces
mets était important et que le reste n’existait plus. Siphano cracha
brutalement la nourriture et s’écria :
« En plus de nous tenir prisonniers, vous tentez de nous
droguer ?!
-
Pas du tout. Ce nourriture n’as rien d’une…
-
Taisez-vous ! le coupa Siph, Le Palais
entier n’est enfaite qu’un immense piège. Moi qui croyais que nous pouvions enfin nous reposer… »
Léozangdar repoussa lui aussi son assiette et dit d’une voix
agacée :
« Pfff… Ça commence à bien faire tous ces pièges. Nous sommes dans
un MMORPG, oui ou non ? Le Maitre du Jeu parait plus occupé à essayer de
nous tuer, qu’à faire un bon jeu.
-
Vu que nous sommes en constant danger de mort
ici, je pense qu’il va falloir que nous trouvions un moyen pour aller le plus
vite possible dans la prochaine zone, proposa Illyana, Découvrir l’antre du
boss est donc primordial. Enfin, s’il y a un boss, sinon nous devons tout
simplement dénicher la porte du prochain monde.
-
Une porte qui mène vers un autre monde ? Je
pense savoir où elle se trouve, annonça le Roi des Mers, un sourire malicieux
sur les lèvres.
-
…Mais vous allez nous demander quelque chose en
échange, je suppose, rétorqua Bianca.
-
Oh, ça va de soi. Je vous propose de… »
Sa phrase fut coupée par un cri de surprise. Tous les regards se
tournèrent vers la Métamorphe qui venait de crier. Elle avait la bouche grande
ouverte et les yeux agrandis par la peur.
« Illy ? Illy, qu’est-ce qu’il y a ? demanda
Brioche. »
Elle désigna d’une main tremblante un jeune homme qui s’éloignait et
murmura :
« Le… Le garçon qui vient de débarrasser la table…
-
Oui, c’est l’un de mes serviteurs, exposa Jahl’ir,
Pourquoi ? »
Illyana le regarda droit dans les yeux, visiblement perdue. Elle dit
d’une voix hésitante :
« Ethan… Mais... Il… Il est mort ! »
Le roi fronça les sourcils et répondit :
« Il est pourtant bien vivant. Excusez-moi, voyageuse, mais je
crois que vous le confondez avec un autre.
-
Non… Non, c’est bien lui… Ce n’est pas possible…
-
Je savais que je n’étais pas fou !
s’exclama Siphano, Tu vois Léo, j’avais raison. Ils sont bel et bien revenus. »
Comme le reste du groupe les regardait avec incompréhension, le
Guerrier leur expliqua ce qui s’était déroulé dans sa suite. A la fin de son
récit, Illyana se releva brusquement, les poings serrés, et hurla, le visage
dirigé vers le plafond :
« Tu ne peux pas nous laisser tranquille pendant un moment, maitre
minable ?! Pourquoi vouloir nous faire souffrir tant ?! Et puis si
lâchement en plus ! Tu ne combats même pas ! Tu blesse des gens sans
rien faire ! Espèce de salaud ! Je ne mourrais pas avant de t’avoir
massacré, je te le promets ! Je te ferais payer tout ce que tu nous
inflige ! »
La Métamorphe tremblait de rage. Elle paraissait sur le point
d’exploser, ses yeux brillant d’une colère inouïe. Elle envoya un coup de pied
dans la table puis s’assit en s’agrippant au meuble, tentant de calmer la
flamme de violence qui brulait en elle. Jamais, elle n’avait ressenti une
sensation aussi intense, une envie de sang aussi présente. Les joueurs autour
d’elle restèrent silencieux et, prudents, ne s’approchèrent pas d’Illyana.
Quand elle parvint à se calmer, elle releva son visage et demanda d’une voix
encore nerveuse :
« Vous parliez d’une condition en échange de la porte. Quelle
est-elle ? »
Quand Jahl’ir voulu prendre la parole, il fut à nouveau interrompu par
la voix d’une sirène :
« Roi des Mers, de nouveaux voyageurs souhaitant être hébergés
sont arrivés. »
Le groupe se tourna vers l’entrée de la salle et découvrit là-bas
Chiara, Zelvac et Izzy, mais aussi Aypierre et Azenet qui étaient accompagnés
d’un jeune homme brun. Le Chevalier déclara :
« Comme on se retrouve, Siph ! Ça va commencer à être une
habitude d’être tous réunis pour les boss ! »
Le Guerrier allait répondre quelque chose, quand tout à coup le garçon
inconnu se jeta sur Illyana en hurlant :
« Espèce de traitresse ! Je vais te tuer ! »
C'est tout pour ce dimanche! J'espère que le chapitre vous a plu, même s'il n'était pas très mouvementé. On se retrouve la semaine prochaine, pour le Chapitre 29!
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